À seulement 17 ans, Aloisa Sophie Müller a déjà construit un palmarès impressionnant. En 2023, elle a remporté le titre de championne de Suisse chez les Juniors B, et a confirmé son succès en 2024 avec une nouvelle victoire. Connue pour sa détermination et sa polyvalence, elle sera de nouveau au départ à Cham (ZG), prête à défendre ses couleurs et à écrire un nouveau chapitre de sa carrière. Dans une interview, elle partage son parcours et ses ambitions.
Peux-tu te présenter et nous dire comment tu as commencé le Tétrathlon ?
J’ai découvert le Tétrathlon il y a environ huit ans, alors que j’avais neuf ans. Au départ, ce n’était pas un choix très réfléchi : une autre maman a proposé à la mienne de m’inscrire à un premier concours, et je me suis retrouvé un peu par hasard dans ce sport. Le tout premier tournoi était un « Quadrotest », avec seulement la course et la natation. Très vite, j’ai trouvé cela amusant, motivant et surtout très varié. J’ai aussi rencontré beaucoup de jeunes de mon âge, ce qui m’a donné envie de continuer. Depuis, cette discipline est devenue une véritable passion qui occupe une grande place dans ma vie. En cours de route, j’ai déjà décroché plusieurs titres, dont quatre fois le titre de championne suisse individuelle en Tétrathlon.
Comment t’es-tu préparée pour le Championnat Suisse ?
Je me prépare de manière très régulière, avec environ 10 à 12 séances d’entraînement par semaine. J’ai des plans spécifiques en course et en natation, établis avec mes entraîneurs, qui sont adaptés à la saison et aux différentes compétitions. Je n’ai pas cherché à travailler un point en particulier, mais plutôt à maintenir une constance dans toutes les disciplines. Le Tétrathlon demande de progresser partout à la fois : dressage, saut, course et natation. Il y a toujours des hauts et des bas, mais c’est justement ce mélange qui rend ce sport à la fois exigeant et passionnant. Cette année, ma plus grande faiblesse a été la course, car j’ai connu quelques soucis de santé qui ont compliqué la préparation dans cette discipline.
Parmi le dressage, le saut, la natation et la course, qu’est-ce qui te paraît le plus difficile ?
Chaque discipline a ses propres exigences et je ne peux pas dire qu’il y en ait une seule qui soit toujours la plus difficile. Cela dépend de la forme du jour, de la concentration, du cheval et parfois même de l’environnement. Une semaine je me sens à l’aise dans une épreuve, la suivante c’est l’inverse. Ce qui est intéressant, c’est justement cette diversité, qui oblige à rester attentif, à adapter sa stratégie et à ne jamais se reposer sur ses acquis.
Comment fais-tu pour gérer la pression ?
La pression est bien présente, surtout lors des championnats où l’on attend de moi que je sois toujours performante. J’ai appris à l’accepter et à la transformer en énergie positive. J’écoute énormément de musique pour évacuer le stress, et je me répète que la pression est aussi un privilège, car elle montre qu’on fait partie des meilleurs. Bien sûr, parfois cela peut aussi peser, mais le soutien de mon équipe et de mon entourage est essentiel. Savoir que je ne suis pas seule enlève une partie du poids et me permet de me concentrer sur le plaisir de participer et de donner le meilleur de moi-même.
Parle-nous des chevaux que tu vas monter au Championnat Suisse
Au Championnat Suisse, je serai probablement avec Santana de l’Hôta en dressage et Cashim en saut d’obstacles.
Santana est une jument de 15 ans appartenant à ma mère. Elle n’est pas seulement magnifique, mais aussi très sensible et délicate dans son comportement. Monter avec elle, c’est comme danser dans le rectangle – une sensation que j’adore.
Cashim, est un hongre de 12 ans qui appartient à ma cheffe d’équipe, Barbara Koller. J’ai la chance de le monter et de travailler avec lui depuis un peu plus de deux ans. Cette saison a marqué notre première véritable année de compétitions ensemble, que ce soit en combiné ou lors de concours de saut classiques. C’est un cheval extrêmement affectueux, même s’il lui arrive parfois d’avoir ses petites fantaisies. J’ai vraiment hâte de parcourir le parcours avec lui dimanche !
Quels sont tes objectifs pour le Championnat Suisse à Cham ?
Mon principal objectif est de donner le meilleur de moi-même et de mettre en pratique tout le travail accompli à l’entraînement. Il est particulièrement important pour moi de valoriser les expériences acquises lors des précédentes compétitions et de tirer profit des nombreuses heures de préparation. Bien sûr, j’espère obtenir un bon résultat, mais ce qui compte le plus, c’est de pouvoir être fier d’avoir exploité pleinement mon potentiel.
Quel conseil donnerais-tu à ceux qui aimeraient se lancer dans le Tétrathlon ?
Je dirais qu’il faut avant tout en avoir vraiment envie. C’est un sport exigeant, qui demande de la motivation, de l’organisation et parfois des sacrifices, comme renoncer à certaines activités avec des amis. Mais il apporte énormément en retour : il apprend la discipline, l’équilibre et surtout la polyvalence. Et quand on se retrouve sur un podium après une année d’efforts, on se rend compte que tout ce travail en valait la peine.
En savoir plus sur le Tétrathlon :
Le Tétrathlon est une discipline sportive combinée qui associe à la fois l’équitation et l’athlétisme. Les athlètes s’affrontent dans quatre épreuves distinctes : le dressage, le saut d’obstacles, la course à pied et la natation. Ce sport met en valeur la polyvalence, l’endurance et la capacité à s’adapter à des exigences très différentes. Il demande à la fois de la technique, du mental et de la condition physique, ce qui en fait une discipline complète et formatrice, particulièrement prisée des jeunes cavaliers en Suisse et à l’international.