Peter van der Waaij, comment préparez-vous le Longines CSIO de St-Gall ?
Bien avant le début du concours, je suis en contact régulier avec le comité d’organisation du CSIO. Nous échangeons à propos du règlement, discutons du nombre de places disponibles pour les cavaliers et cavalières suisses, etc. Mon objectif est de garantir les meilleures conditions possibles pour nos athlètes. C’est un dialogue basé sur le donnant-donnant, avec la volonté commune de trouver des solutions satisfaisantes pour les deux parties.
Quels sont vos critères pour sélectionner les cavaliers et cavalières qui participeront à St-Gall ?
La Suisse dispose de 15 places pour la tournée 5 étoiles. Les attribuer n’est pas simple. Il ne suffit pas de prendre les 15 premiers Suisses du classement mondial. Ce classement est basé sur les performances des 12 derniers mois, ce qui ne reflète pas forcément l’état de forme actuel du couple cheval-cavalier. Mon rôle, en tant que responsable des cadres, est de suivre ces binômes tout au long de l’année, de garder un contact régulier et de connaître leur évolution.
La performance sportive est évidemment le critère principal. Mais j’aime aussi donner une chance à un jeune cavalier qui a montré récemment qu’il a le niveau pour participer à un 5 étoiles. C’est un regard tourné vers l’avenir, dans des conditions réelles.
Quand deux athlètes sont à égalité sportivement, l’ancrage régional peut être pris en compte, en guise de geste envers le public local. Mais, je le répète, la performance reste primordiale.
Le Longines CSIO de St-Gall est une occasion idéale pour ces 15 cavaliers et cavalières de faire leurs preuves et de se positionner en vue de futures sélections au plus haut niveau.
Parmi ces 15, cinq seront sélectionnés pour la Coupe des Nations. Quelles qualités particulières recherchez-vous pour cette épreuve par équipe ?
C’est un honneur pour chaque cavalier de représenter la Suisse en Coupe des Nations. Ce format implique une pression supplémentaire : on monte pour l’équipe, pas pour soi. Et devant le public suisse, l’ambiance et la tension sont encore plus fortes. Cela dit, cette pression est plutôt une source de motivation qu’un frein. Je suis convaincu que tous les cavaliers présents à St-Gall sauront la gérer.
Là encore, le classement mondial n’est pas le meilleur indicateur. Il reflète les résultats sur 12 mois dans des épreuves allant de 145 à 160 cm. Un cavalier constant sur 150 cm peut bien figurer au classement, mais ne pas être adapté à une Coupe des Nations. À l’inverse, un cavalier rapide mais irrégulier sur 160 cm ne l’est pas non plus. J’ai besoin de cavaliers capables de faire deux parcours à 160 cm sans faute, de manière constante.
Le CSIO de St-Gall est un test clé avant les Championnats d’Europe à La Corogne (ESP) en juillet. Nous alignerons à St-Gall l’équipe qui, à l’heure actuelle, est notre premier choix pour l’Euro. Cela ne garantit pas encore leur sélection finale, car la saison ne fait que commencer, et beaucoup de choses peuvent évoluer d’ici là.
Pouvez-vous déjà révéler les principaux candidats à l’équipe suisse pour la Coupe des Nations ?
Outre Martin Fuchs et Steve Guerdat, on compte actuellement Nadja Peter Steiner avec Mila et Edouard Schmitz avec Gamin van 't Naastveldhof. Le cinquième nom sera communiqué plus tard. Cela ne signifie pas nécessairement qu’il sera cavalier de réserve. Les quatre titulaires seront décidés sur place.
Martin Fuchs et Steve Guerdat sont des piliers, sous réserve que tout se déroule comme prévu. Steve revient de blessure et doit encore retrouver la pleine forme. Il est confiant pour être prêt à temps pour St-Gall. On y verra plus clair lors de la Coupe des Nations du CSIO de Rome, le 23 mai.
Steve et Martin sont essentiels, non seulement en selle mais aussi humainement. Après leur parcours, ils reviennent immédiatement au paddock pour soutenir leurs coéquipiers, leur transmettre des informations et des conseils. C’est cette entraide qui fait la force de notre équipe.
Les résultats des dernières Coupes des Nations 5 étoiles ont été en demi-teinte. Comment parvenez-vous à maintenir la confiance au sein de votre équipe ?
Ce sont évidemment les cavaliers eux-mêmes qui ont le plus de mal à digérer les contre-performances. Ils doivent tirer les leçons et aller de l’avant. De notre côté, nous avons analysé les résultats et pris les mesures nécessaires.
Je n’ai pas besoin de les motiver : leur volonté de réussir est constante. Mon rôle est de maintenir une ambiance positive. J’apporte un soutien mental, tandis que Thomas Fuchs, avec son expérience technique, offre des conseils concrets. Nous leur disons ensemble : « Nous croyons en toi, tu es capable de le faire. » C’est cela, l’esprit d’équipe.
Quelles seront vos responsabilités sur place à St-Gall ?
Je serai présent dès le premier contrôle vétérinaire. Avec le vétérinaire David Aebischer et Thomas Fuchs, nous examinons les chevaux et discutons avec les cavaliers, les grooms et les propriétaires.
Notre attention se porte principalement sur les cinq membres de l’équipe. Nous les accompagnons de manière rapprochée, élaborons les programmes, échangeons constamment. Mais nous restons également à disposition des dix autres cavaliers.
St-Gall est une occasion unique de voir tous les binômes en action et d’évaluer leur forme. Les échanges hors-pistes sont aussi précieux que les performances sur le terrain. Mon rôle est d’avoir une vue d’ensemble et d’assembler les pièces du puzzle pour obtenir une image claire.
Après St-Gall, cap sur La Corogne. Quelles sont les prochaines étapes importantes ?
Les Championnats d’Europe auront lieu assez tôt cette année (16–20 juillet 2025).
Les Coupes des Nations de Rome (23 mai), St-Gall (30 mai) et La Baule (7 juin) s’enchaînent rapidement. On y verra plus clair quant aux trois premiers membres potentiels de l’équipe pour l’Euro. Après Rotterdam (20 juin), les dernières décisions seront prises.
Ensuite, les grands concours d’Aix-la-Chapelle (27 juin – 6 juillet) et de Falsterbo (5–13 juillet) suivront. Mais les chevaux prévus pour l’Euro y participeront rarement, car ils auront droit à une pause.
Le CSIO de St-Gall est donc une étape cruciale sur la route de La Corogne – autant pour les cavaliers et leurs chevaux que pour nous, le staff. Nous nous réjouissons de vivre ce beau concours, avec son ambiance particulière et des conditions optimales. Le vendredi, la Coupe des Nations sera un moment fort, notamment grâce au soutien fantastique du public suisse.