En tant que groom, concrètement, vous faites quoi ?
Je m’occupe de Gamin van 't Naastveldhof, le cheval qu’Édouard Schmitz monte en compétition. Mon rôle, c’est d’assurer son bien-être au quotidien, notamment sur les concours. Je veille à ce qu’il soit toujours dans les meilleures conditions, physiquement et mentalement. Je le prépare pour les épreuves, je gère son rythme, son alimentation, ses temps de repos. Tout ce qui peut l’aider à se sentir bien, c’est entre mes mains.
Comment est-ce que tu le prépare avant un concours ?
On ne change pas notre routine. Gamin est un cheval sensible, il a besoin de stabilité. Je reste à l’écoute d’Édouard s’il souhaite des ajustements, mais globalement, on garde nos habitudes. L’idée, c’est que tout soit fluide et rassurant pour lui.
Comment se déroule une journée type pour Gamin en concours ?
De manière générale, je m’occupe de son box, je le nourris et je le sors pour des promenades à pied d'environ 20 minutes. Je le laisse aussi brouter tranquillement, environ 10 minutes. Il a besoin aussi de véritables moments de pause, souvent de plusieurs heures, pour se détendre au calme.
Je m’adapte au programme de la journée, en fonction de l’heure à laquelle Édouard le monte et de l’épreuve. Ce qui compte avant tout, c’est de lui offrir des temps de repos, sans trop de sollicitations. Je reste toujours dans les environs pour être disponible si quelque chose lui est nécessaire. Mon rôle, c’est aussi de veiller à son bien-être mental tout au long de la journée et à lui offrir du calme, du silence, du temps seul. C’est essentiel pour lui.
Et quand l’épreuve est prévue tard ?
C’est plus délicat. À ces heure-là, dans une routine normale, les chevaux sont censés être au repos. C’est comme si sa journée commençait en décaler. Il faut donc ajuster l’organisation : son rythme, ses sorties, ses moments de pause, pour qu’il arrive détendu et prêt, sans être perturbé par ce changement.
Tu as déjà senti que quelque chose n’allait pas chez Gamin ?
Pas vraiment de gros soucis, mais il se tend facilement. C’est un cheval très à l’écoute, très fin. Si l’environnement est trop agité, s’il y a trop de bruit ou de va-et-vient, ça peut le stresser. On fait tout pour anticiper ces choses-là. Lui donner de l’espace, ne pas faire les choses dans la précipitation. Il faut être patient et attentif.
Comment as-tu commencé à travailler pour Édouard ?
Je ne connaissais pas Édouard à la base, mais j’ai travaillé dans plusieurs écuries en Suisse, chez Pius Schwizer, chez Steve Guerdat… Et un jour, il m’a appelée. Depuis, ça fait un an et demi que je travaille avec lui et avec Gamin. On a construit une vraie relation de confiance.
Une anecdote avec Gamin, ou avec Edouard, en concours ?
On a eu un concours ou les boxes étaient très loin du paddock. Comme toujours, juste avant qu’Édouard parte en piste, je fais un check : veste, gants, casque… Ce jour-là, il portait un k-way. En arrivant proche de la piste, il me regarde et rigole : il avait oublié sa veste de concours. J’ai dû courir jusqu’au box pour aller la chercher. Ils ont attendu que je revienne, et il est entré en piste au tout dernier moment.