Le meneur suisse Marcel Luder vit actuellement une période intense. Après avoir pris part au Championnat du monde d’attelage à deux chevaux, qui s’est déroulé du 20 au 24 août à Beekbergen (NED), il sera de retour en compétition ce week-end, du 28 au 31 août, au Championnat suisse d’attelage à deux chevaux, organisé à Céligny (GE).
Au Championnat du Monde de Beekbergen, il a signé la meilleure performance suisse avec une brillante 5ème place, couronnée par un éclatant succès en maniabilité, où il fut le seul à réussir le double sans-faute dans le temps. De quoi aborder le championnat national avec confiance et ambition.
Vous venez de participer au Championnat du monde le week-end dernier, puis au Championnat suisse ce week-end. Comment situez-vous ces deux rendez-vous dans votre saison sportive ?
C’est évidemment très exigeant d’enchaîner deux championnats à ce niveau. La préparation est longue et demande beaucoup d’énergie. Le Championnat du monde la week-end dernier et ce week-end on repart pour le championnat suisse. Il n’y a pas beaucoup de temps pour récupérer et s’organiser avant le national, mais ces moments sont essentiels pour progresser et mesurer le chemin parcouru.
Vous avez une vie professionnelle intense en tant qu’agriculteur et chef d’entreprise. Comment parvenez-vous à concilier cela avec l’entraînement de haut niveau ?
C’est un vrai défi. Le temps est toujours la ressource la plus difficile à trouver. Je dois gérer mon entreprise agricole et les responsabilités qui vont avec, et en parallèle consacrer du temps à l’attelage et à l’entraînement. C’est un vrai défi au quotidien, car le temps manque toujours. Il faut savoir se concentrer sur l’essentiel et accepter que tout demande beaucoup d’énergie et de discipline.
Quelle a été votre préparation spécifique pour ces deux championnats ?
La préparation s’inscrit dans un long travail de fond. Il faut bâtir la condition mentale et physique des chevaux petit à petit, saison après saison. Le but est de les amener progressivement au niveau requis, tout en respectant leur rythme. Pour ces deux championnats, l’accent était mis sur la constance et l’équilibre de l’attelage. On essaie aussi de choisir les bons chevaux pour qu’ils s’accordent bien ensemble et qu’ils progressent en équipe.
Quels étaient vos objectifs pour le Championnat du monde et pour le Championnat suisse ?
Au Championnat du Monde, l’objectif était avant tout de prendre de l’expérience, tout en visant une bonne performance. J’ai pu décrocher une médaille dans l’épreuve de maniabilité en réussissant le seul double sans-faute dans le temps, ce qui était une grande satisfaction. Pour le Championnat suisse, l’objectif est de confirmer cette progression et de montrer la solidité de l’attelage sur l’ensemble des épreuves.
Quels chevaux composent actuellement votre attelage de tête et quels critères guident votre choix ?
L’un des piliers de mon attelage est Mooshof Laika. Jument appliquée et puissante, elle se distingue par son véritable cœur de combattante. Elle a aussi son petit côté “princesse”, mais c’est précisément ce mélange d’énergie, de caractère et de personnalité qui la rend si précieuse.
Avec elle, j’ai connu de très beaux succès ces dernières saisons : vice-champion du monde en 2023, champion suisse 2024 en attelage à deux, et plusieurs victoires internationales, notamment à Lähden et Stadl Paura.
Plus largement, le choix des chevaux dépend de la discipline : certains conviennent mieux au dressage, d’autres au marathon ou à la maniabilité. L’essentiel, c’est qu’ils s’accordent bien ensemble. La cohésion de l’attelage et la progression collective des chevaux restent la base de toute performance.
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