Catherine, que représente pour toi la participation à la finale de l’épreuve libre en musique M à Berne ?
J’y ai déjà pris part plusieurs fois – ce n’est donc plus aussi particulier que la première fois. Mais je me réjouis chaque année. Avec mon ancien cheval GB Santiago, aujourd’hui âgé de 21 ans, j’ai remporté la finale à deux reprises et terminé deux fois à la troisième place. L’épreuve libre en musique crée une ambiance toute particulière – la musique apporte de la légèreté, et pour le public, le dressage perd un peu de sa « rigidité ». On peut être créatif, choisir la musique qu’on aime, et le cheval finit par bien la connaître aussi – c’est entraînant ! Je trouve magnifique que de telles épreuves continuent d’être proposées et organisées.
Comment prépares-tu ton cheval et toi-même pour cet événement ?
J’adapte parfois légèrement mon programme ou je choisis une nouvelle musique – je l’ai déjà fait, et on sous-estime facilement le travail que cela représente. Je monte et découpe ma musique moi-même. Faire appel à un professionnel peut coûter très cher – pour les cavaliers de haut niveau, cela peut aller jusqu’à 40 000 francs ; à mon niveau, c’est plutôt 200 à 300 francs.
Avant la finale, je m’entraîne une fois sur un rectangle de dressage aux dimensions officielles (20 x 60 m) – le plus souvent avec des écouteurs. Je porte une attention particulière aux transitions.
Parle-nous de ton cheval.
Actuellement, je monte Silvermoon v. Buchmatt CH, âgé de 16 ans, qui participe à sa première saison d’épreuves libres en musique. Je le monte depuis qu’il a trois ans – nous nous connaissons donc par cœur. Il a de très bons nerfs, est fiable, ne s’effraie pas et on peut toujours compter sur lui. Ses points forts sont les changements de pied au galop ; pour les appuyers, il faut planifier un peu plus, mais cela fait partie du jeu.
J’ai fait mes débuts dans le monde du dressage libre en musique avec GB Santiago, et ma première expérience fut avec Cinar L CH à Avenches. Aujourd’hui, le fait d’être moi-même juge m’aide aussi à construire un programme.
Que représente pour toi l’équitation – et en particulier le dressage ?
Pour moi, le dressage est une véritable école de vie. Il y a beaucoup de beaux moments, mais il faut aussi savoir faire face aux déceptions. Ce sport prend presque tout le temps libre, mais il apporte énormément. Tous les chevaux avec lesquels j’ai évolué en dressage, je les ai formés moi-même – depuis le début.
Mon objectif est toujours de préserver la motivation du cheval et de présenter un programme avec légèreté. Cela demande de la persévérance, de la patience et du temps. Malheureusement, je constate parfois dans le sport de haut niveau des évolutions qui me dérangent : des programmes qui exigent des mouvements à la limite du respect du cheval – uniquement pour gagner davantage de points.
Quelle est ta philosophie d’entraînement ? À quoi fais-tu particulièrement attention ?
Je vérifie sans cesse les bases – quand elles sont solides, tout le reste suit. Je préfère m’entraîner plus souvent, mais plus brièvement, afin de ne pas surcharger le cheval. Lorsque je travaille quelque chose de nouveau, je le répète pendant quelques jours, puis je laisse deux jours de pause pour que cela « s’imprègne ». Et la variété est essentielle : je vais aussi en extérieur, il va au pré ou je le laisse se défouler en liberté. Cela apporte équilibre et motivation.
Une autre idée m’est venue : il serait peut-être intéressant de proposer un cours sur la manière d’aborder la préparation d’une épreuve libre en musique – je pense qu’il y aurait de l’intérêt !